«Épatante Patate», ou l'éloge de la pomme de terre

Trois recettes tirées du livre Épatante patate

Ce livre de recettes est bourré d’information, d’histoires savoureuses, c’est une mine d’or, un livre à lire et à relire.

Commentaire de Huguette Béraud

Photos: courtoisie des éditions Parfum d’encre

Lorsque j’étais enfant, nous avions un potager dans notre villa de campagne. C’était une source de légumes frais pour les clients du restaurant paternel. Je me souviens de l’odeur de la terre quand mon père déterrait les tubercules, notre pigeon le suivait tout heureux de découvrir des vers de terre, au risque de se faire déplumer par un coup de bêche. Pour moi, il gardait les plus petites que ma grand-mère faisait cuire avec le poulet rôti du dimanche. Des souvenirs simples et bien goûteux!

Épatante patate retrace les 50 ans de la vie des producteurs de pommes de terre du Québec et l’histoire du Québec à travers eux.

Ce livre est divisé en 7 sections illustrées de très nombreuses photos anciennes. Il commence par l’Histoire de la patate, sa difficulté à se faire accepter par les habitants de plusieurs pays alors que leurs dirigeants y voyaient une solution à la famine qui sévissait durant les guerres ou les périodes de mauvaises récoltes du blé. Poussant sous terre, dans le noir, elle était considérée par le peuple comme une plante maléfique, nocive, impropre à la consommation humaine, bonne pour les animaux. En France, Parmentier doit user de ruse. Avec l’accord du roi, il fait garder par des soldats un champ de patates comme s’il s’agissait d’un trésor. Les Français en volent des plans pour les faire pousser chez eux. La culture était enfin lancée.

Au Canada, des recettes apparaissent enfin dans la 4^e édition de la Cuisinière canadienne qui s’intéresse enfin à la pomme de terre autrement que bouilli. Puis le parcours de la patate explique le travail de nos producteurs à partir des semences jusqu’à sa distribution, suivi par le portrait de plusieurs fermes du Québec. On pénètre dans le quotidien de ces gens qui cultivent la terre. Frite et poutine relate la venue des baraques à frite idéales pour assouvir une fringale. Il semblerait que les cantines en vendaient surtout devant les usines aux ouvriers (plat nourrissant et peu coûteux). Hélas pour la frite croquante, elle devient molle quand on la cuisine en poutine. Même si elle de plus en plus populaire, il est malheureux de voir les étrangers citer la poutine quand on leur parle de gastronomie québécoise… Histoire de casse-croûte : roulotte, bicoque à patate, cantine, cabane à patate à frite rythment les routes. Nutrition et recettes : une section bien agréable où une quinzaine de chefs nous transmettent des recettes alléchantes. La patate et l’art populaire et enfin Hommage aux producteurs, car c’est grâce à eux, à leur travail acharné, à leur amour que la pomme de terre se trouve sur nos tables.

Ce livre est bourré d’information, d’histoires savoureuses, c’est une mine d’or, un livre à lire, à relire. Il nous donne envie d’essayer toutes les recettes et de partir à la recherche de toutes celles que l’on peut trouver par exemple sur Instagram.

Un bémol, on apprend qu’il existe environ 125 variétés de pommes de terre, dont une trentaine seulement sont connus. Mais regardez bien les sacs de patate, on n’y trouve ni le nom de la variété, ni ses qualités nutritives, ni ses caractéristiques culinaires comme « bonne pour la purée, le bouilli, la cuisson au four, les frites, le barbecue ».

Pour tout connaître sur la pomme de terre du Québec, visitez www.epatantepatate.ca

Épatante Patate

Éloge de la pomme de terre

Par Véronique Dubuc et Fabrice Gaëtan

Aux éditions Parfum d’encre, 318 pages, prix: 29,95$

TAG: Patate, pomme de terre, culture, terre, campagne, cuisine, recette, terroir, producteurs, frites, poutine, barbecue, purée, bouilli, four, sac de patate, cuisson, variétés, roulotte, cabane à frite, cabane, casse-croûte, ouvrier, cantine, cuisinière canadienne, campagne, ferme, fermier, instagram, Debeur, Thierry Debeur, guide debeur, debeur.com, Huguette Béraud, Béraud, éditions debeur