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Espaces découverte, une émission culinaire quotidienne, conviviale et informative

Feb 8, 2017

 


Le chef et animateur Giovanni Apollo dans La Grande d'Apollo (Photo Debeur)


Une émission de télévision façonnée de plaisir par la complicité amicale entre le chef Giovanni Apollo et Clodine Desrochers. Rencontre avec le chef Apollo.

 

Par Thierry Debeur et Huguette Béraud

Photos et vidéo ©Debeur 2017

 

Il est 10h30. Comme tous les jours du lundi au vendredi, l'émission Espaces découverte commence sur V. En compagnie de Clodine Desrochers, le chef Giovanni Apollo envahit le petit écran avec sa bonhomie, sa convivialité, son humour et sa bouille sympathique de Romain et commence le «show». En fait, le chef Apollo n'est pas né à Rome, mais bien à Naples, en Italie. Dès l'âge de 13 ans, il entre en cuisine et apprend le métier à la dure. Il travaillera dans différents endroits, dont des grandes tables comme celle du chef Paul Bocuse, à Lyon en France. Au cours de ses pérégrinations, il a eu l'occasion de cuisiner pour le Prince Charles, le président français François Mitterand, le chanteur Jacques Brel et même l'actuel président américain Donald Trump, avant qu'il ne soit élu.

 

Après avoir travaillé comme cuisinier, puis comme chef, un peu partout dans le monde, il pose ses valises au Québec pour ne plus le quitter. C'est la cote d'amour entre lui et ce coin de la Nouvelle-France qui lui rappelle un peu son pays natal. On le retrouve avec plaisir dans des établissements comme Tentation, Apollo Globe Traiteur, le restaurant Apollo et le Bistro Apollo Concept. Il collabore à des livres de cuisine, puis il apparaît dans des émissions télévisées telles Pour le plaisir, Des kiwis et des hommes, Et que ça saute!, l’Épicerie, Apollo à la mer, Ma mère cuisine mieux que la tienne, Apollo dans le frigo et aujourd'hui dans Espaces découverte en coanimation avec Clodine.

 

Espaces découverte, une émission conviviale et informative, mais aussi une complicité amicale entre le chef Giovanni Apollo et Clodine Desrochers

Entrevue avec le chef Apollo

 

Le producteur et le diffuseur de l'émission lui ont dit : «On veut un vrai show de cuisine où tu donnes tout ton jus, tout ce que tu as, tu donne des trucs, des options, mais fais ce que tu veux, fais-le comme tu le sens.» «C'est vrai que je n'ai aucune contrainte, dit le chef Apollo, et j'aime ça. Quand je fais ce show, j'ai l'impression de faire la bouffe avec mes chums. C'est vraiment ça. Quand j'arrive en studio les bras pleins de victuailles c'est comme si j'allais faire la cuisine avec mes potes.»

 

Thierry Debeur: L'émission est conviviale, informative et atteint les objectifs de ce que devrait être une émission TV de cuisine. De plus, tu possèdes un gestuel professionnel très agréable. Par exemple, lorsque tu lances une pincée de sel dans la poêle d'un mouvement ample, celui-ci tombe en pluie à l'endroit exact où il doit arriver. C'est rapide, c'est précis, c'est beau à voir. Mais en plus du gestuel, il y a le personnage. Tu as une allure de Romain, tu as la bouille d'un chef de camp tiré d'un album d'Astérix le Gaulois.  C'est sympathique, c'est presque magique lorsqu'on regarde l'émission. Et il y a une très belle complicité entre toi et Clodine.

 

Giovanni Apollo: En fait, lorsque Clodine a passé le "casting" de l'émission, au bout de seulement deux minutes, j'ai arrêté, j'ai appelé mon agent ainsi que le producteur et j'ai dit, c'est elle. Parce que Clodine a ce que beaucoup de gens n'ont pas, c'est une machine de guerre, 14 ans de télé, elle connaît ça sur le bout des doigts.

 

TD: Oui, mais dans ses autres télés, elle avait ce côté un peu autoritaire que l'on ne retrouve pas ici. Elle a une attitude très complice avec toi. C'est une autre Clodine que l'on voit.

 

GA: Ce qui me plait chez Clodine, c'est tout ce qui me libère de ne pas faire. Je n'ai pas à animer le show. Je dis mes conneries, je fais ma cuisine, je donne mes trucs, et elle prend tout le reste: l'animation, les trous, l'envoi à la pause, la chronique, tout ce qui faut apporter comme contenu, elle fait tous ces liens-là et cela me donne du temps. Ça, c'est la première chose, la seconde c'est que Clodine est une fille profondément gentille et humaine. C'est une fille d'équipe, elle est extrêmement rassembleuse. Quand tu mets quelqu'un comme cela dans une équipe et que la première journée tout le monde l'aime, ça marche bien. Le troisième point, c'est que je n'ai jamais vu quelqu'un dans une émission de cuisine qui aime autant la bouffe. Non seulement elle est gourmande, elle est intéressée, elle est curieuse comme ça ne se peut pas et elle n'a pas peur de dire «je ne sais pas». Jamais dédaigneuse non plus. Lorsqu'on a fait du boudin, elle a goûté le sang de porc frais pour voir s'il était assez assaisonné. C'est tellement simple avec elle, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi proche de la cuisine et d'aussi documenté.

 

TD: Des fois tu lances des vannes, mais tu as une telle façon gentille de les rattraper que ça passe toujours. Ce n'est pas un humour mordant. Et Clodine le prend très bien.

 

GA: Oui, je sais, souvent elle me dit pendant les pauses «que t'es con, qu'est-ce que tu peux être con, mais où tu vas?» Mais ça la fascine. Tu vois l'avantage de V et du producteur Robert Montour, c'est qu'ils m'ont dit «si tes conneries tu les assumes pleinement, nous on les assume aussi. Aucune censure».

 

TD: Tu as l'esprit d'un étudiant des beaux-arts, fantasque, tu as cette liberté. Par exemple à un moment donné tu vas donner à manger aux caméramans. Et là, on voit la surprise sur le visage de Clodine. C'est spontané et c'est bien.

 

GA: Oui, mais c'est parce qu'ils ont toujours faim les cocos. Dès les premiers shows, le réalisateur me disait Giovanni, quand tu fais quelque chose dis-nous-le pour qu'on soit prêt. Le problème c'est que je ne sais jamais à l'avance ce que je vais faire. Ils sont obligés d'anticiper. Après le premier show, ils se sont dit lui il est incontrôlable, donc on va le suivre.

 

TD: Pour nous en tant que téléspectateur, c'est bien. Il devrait y avoir d'autres émissions comme celle-là, avec une forme de folie sympathique.

 

GA: Il reste que c'est de la cuisine. Ce n'est pas à toi que je vais apprendre à faire de la bouffe, tu sais comment ça marche. Si tu commences à être trop strict en cuisine, il n'y a plus de plaisir. Si tu es pompeux quand il s'agit de nourriture, je pense que tu n'as pas compris ce que c'est ce boulot-là.

 

La Grange d'Apollo, le nouveau «magasin de jouet» de Giovanni

 

Après avoir restauré une maison historique, sur le chemin des Patriotes, à Richelieu, Giovanni Apollo retape une vieille grange pour en faire un lieu culinaire agréable et simple où le plaisir de la table est son credo. Il la baptise La Grange d'Apollo*. C'est un peu son «magasin de jouet» comme il aime le dire, un endroit où il s'est fait plaisir. «Ici ce ne sera jamais un resto, dit-il, c'est une salle de cours informatif. Je fais parfois jusqu'à 10 services, selon ce que j'ai trouvé au marché. Je travaille à 80% avec les producteurs régionaux. Que ce soit le bœuf Rouge blanc bleu ou le canard du Coq du village de Marieville, j'essaie de travailler au maximum avec les produits locaux.» Outre la salle de cours, La Grange à Apollo organise des soupers gastronomiques, vend des plats à emporter et elle a une boutique en ligne.

 

(*) La Grange d'Apollo

Information/réservation: 438 880-2076

www.lagrangedapollo.com 

 

Et puis il y a l'aventure américaine

 

Propriétaire d'un ranch à Leggett, au Texas, le chef Apollo y élève des bœufs pour la reproduction et des chevaux. Il y produit même 30 tonnes de légumes bios ce qui le fait un peu paraître comme un extra-terrestre dans la région. «Les Texans sont des gens d'une très grande gentillesse, dit-il, ils m'ont accueilli les bras ouverts, mais ils me trouvent vraiment étrange. Tu sais, j'arrive du Canada, je suis italien, je parle français, j'ai un ranch où le fais des légumes avec des chevaux, je suis exempt d'eau parce que j'ai des puits, je suis exempt d'électricité, car je suis en photovoltaïque, j'ai des étangs de rétention, j'ai des abeilles qui pollinisent, ils me trouvent vraiment «fucké» mais en même temps, ils me trouvent très intéressant parce que pour eux je garde les abeilles au Texas, donc cela pollinise autour, je n'ai pas de contaminent, je n'embête pas les animaux d'à côté, je n'ai pas de grosse industrie, je ne les gêne pas et ils me trouvent assez drôle.

 

Je leur fais des barbecues et leur fais goûter du vin alors qu'ils n'en ont jamais bu de leur vie. La première fois que je leur ai servi des Châteauneuf-du-Pape, ils voulaient y mettre des glaçons et ils trouvaient cela super cool. Eux, ils arrivaient avec leur pack de bière, leur bouteille de Bourbon, ils déposaient les revolvers sur la table, c'est bizarre, les premières fois, c'est étrange. C'est un autre monde.

 

Entrevue vidéo de Thierry Debeur avec le chef et animateur Giovanni Apollo

 

 

 

Posté par : debeur
 
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