Vous êtes ici: Nouvelle
  

Les 40 ans de la Sucrerie de la Montagne

Mar 9, 2018


Pierre Faucher, fondateur de la Sucrerie de la Montagne à Rigaud (Photo ©Debeur2018)

 

Grand, fort, une barbe d’évangile, une force de la nature, imposant dans son habit de bucheron avec sa ceinture fléchée, Pierre Faucher, propriétaire fondateur de la Sucrerie de la Montagne, à Rigaud, s’approche de nous dans toute sa gloire de patriarche «40 ans, ça a passé tellement vite» dit-il tout surpris de son tour de force, puis éclate de rire.

 

Par Huguette Béraud

Photos et vidéo ©Debeur2018

 

Son diplôme de communication en poche, il part pour un tour du monde de réflexion et de travail de toutes sortes. À son retour, il est prêt à jeter l'ancre. C’est ici qu’il veut s’installer, dans les bois, à Rigaud. En 1978, Pierre Faucher achète la sucrerie familiale des Seguin. À l’époque c’est une cabane en contreplaqué jaune, pas d’eau courante, pas d’électricité, au milieu d’une magnifique forêt. Le même mois naîtra son fils Stéfan, qui s’associera plus tard avec lui.

 

Un rêve

 

Pierre a un rêve, la vision d’un retour aux sources, il veut transmettre le patrimoine du Québec et ses traditions au monde, à commencer par les Québécois.

 

Avec le concours de charpentiers, qui l’ont suivi dans sa vision de création d’une attraction témoignage du Québec fin 1800, début 1900, il se met à la tâche. On l’appelait le fou du village, il n’y avait rien à son épreuve et à sa ténacité. À l’aide d’un vieux camion rouillé et d’une remorque rapiécée, il parcourait les alentours défaisant de vieilles granges, numérotant les morceaux pour les reconstruire dans sa forêt. « J’avais rien, strictement rien, que mon rêve. Puis, de jour en jour, de mois en mois, la cabane a pris forme, l’aventure a commencé. J’ai démarché la clientèle locale, puis régionale, puis internationale. L’entreprise a réussi, elle est devenue un succès, parce que le patrimoine, ça rejoint toutes les ethnies, le monde entier ».

 

Progression

 

Les agrandissements n’ont pas nui à l’aventure, on a ajouté une salle à manger, puis une autre, puis une plus grande comportant une immense cheminée dans laquelle on peut s’asseoir. On a bâti une nouvelle bouilloire accolée à une boulangerie au feu de bois, un magasin général, quatre maisonnettes pour héberger ceux qui veulent une expérience totale (dormir dans le bois dans un chalet d’antan en bois rond au milieu d'une érablière), un grand canoë d’écorce pour les mariages, une terrasse pour la belle saison, un restaurant de viande sauvage, La bête sauvage, et, dernièrement, un dortoir perdu dans les bois pour les groupes. Rien n’arrête ce diable d’homme, il veut aller au bout de son rêve.

 

Mais c’est fantastique, l’authentique est là, tout est construit en bois de grange, en billots, en demi-tronc d’arbre, les charpentes sont magnifiques, les foyers accueillants, les cheminées, les poêles à bois rutilants, les vieux objets journaliers et agraires, les ceintures fléchées, jusqu’au grand chariot tiré par deux chevaux, faisant le va-et-vient entre le stationnement et la cabane, tout est vrai et chaleureux. Comme autrefois, les entailles se font à la main, on fixe les chalumeaux et on accroche les seaux, on les verse dans des bidons tirés par un tracteur de 1946, et on chauffe l’eau d’érable au bois pour en tirer par évaporation un beau sirop doré.

 

40 ans plus tard

 

Ce qui fait plaisir à Pierre Faucher, à Stéfan et son épouse Véronique, travaillant de concert aujourd’hui, c’est de voir le plaisir des jeunes de 10 à 20 ans qui viennent découvrir le patrimoine se baignant dans la synergie apaisante, mais vivifiante des lieux. «De génération en génération la cabane ne vieillit pas, elle rajeunit,» constate Pierre. On y fête toute les passages de la vie, baptême, communion, graduation, fiançailles, mariage, anniversaire, événements de groupe d’affaires ou scolaire, Saint-Valentin, Temps des sucres, Pâques, fête des Mères, des Pères, la veillée du jour de l’An. Tout est prétexte à se réunir.

 

Ici, on se sent toujours chez soi, les Faucher sont des personnes attachantes. C’est le paradis des familles, les enfants sont partout en liberté, glissant sur les tas de neige, partant à la course dans le boisé, poussant des cris de joie, se gavant de tire à l'érable. Confiante, la parenté profite de ce moment de détente en se régalant des mets d’autrefois et de pain frais. Les amoureux y trouvent la sérénité et le bonheur de vivre (attendez de passer deux jours dans une maisonnette d’antan sans radio, sans télévision, sans téléphone, sans WiFi sauf à la cabane… avec un beau feu de bois).

 

Un grand avantage, la cabane est ouverte toute l’année. Les couleurs de l’automne, les joies de l’hiver, l’éveil de la nature au printemps, la douce fraîcheur de l’été en forêt, ski de fond, raquettes, promenades à pied, randonnées, et «le temps de prendre le temps, d’écouter le temps passer en se sucrant le bec».

 

Œuvre charitable

 

À l'occasion du 40e anniversaire de la cabane, La Sucrerie de la Montagne aidera Alexia, 6 ans, atteinte de la leucémie, à réaliser son rêve d'enfant. Pour ce faire, une partie de chaque billet vendu est remis à la Fondation Rêves d'enfants. Grâce à cela, elle pourra réaliser son voyage de rêve: aller nager avec les dauphins et profiter de la plage avec sa famille.

 

Ndrl : la seule cabane à sucre évaluée dans le guide Debeur. À notre avis, la plus authentique, la plus naturelle, sentant bon le patrimoine du Québec. Tellement d’espace et de vérité que l’on croit être chez soi.

 

Sucrerie de la Montagne

300, chemin Saint-Georges

Rigaud | 450-451-0831

www.sucreriedelamontagne.com

 

 

Les 40 ans à La Sucrerie de la Montagne à Rigaud (Vidéo ©Debeur2018

 

 

 

Posté par : debeur
 
blog comments powered by Disqus