Le chef Marcel Kretz récipiendaire de la plus haute distinction québécoise
Marcel Kretz, membre d'honneur de la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec, a reçu l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction remise par le gouvernement du Québec. Ordre instauré en 1984 pour souligner l'apport de Québécois et de Québécoises au rayonnement du Québec ou qui ont participé de façon significative à son évolution.
Hommage du chef Denis Paquin
Directeur Région de Montréal et trésorier national,
Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec
Président honoraire, Fondation Gérard-Delage (FGD)
Mon cher Marcel, c’est avec empressement que je salue en toi un confrère et une carrière qui ont plus que marqué notre profession. Je me sens privilégié de t’avoir eu comme chef. Pour moi, comme pour bien d’autres, tu es un peu devenu comme mon mentor, mais aussi un ami cher que j’estime plus que je ne saurais dire.
La perception que j’ai de toi est celle d’un maître homme qui sait d’emblée reconnaître et les capacités et les limites de ses jeunes cuisiniers, tout en croyant fermement en eux. Tu as toujours eu à cœur la profession de ces centaines de jeunes gens que tu as formé, encadré et propulsé dans leur carrière. Le trophée du Meilleur apprenti de l’année au Québec n’aurait jamais pu trouver plus noble dénomination que celle de Marcel Kretz. Il fait foi de toute l’énergie que tu as insufflé à notre relève.
Sans vouloir retracer ici l’historique de ton cheminement, je suis conscient que tu auras été l’un des pionniers dans l’utilisation et la valorisation de nos produits régionaux. Je me souviens de ces petits légumes que tu faisais pousser spécialement pour toi par des jardiniers de Val-David; de tes cueillettes de champignons sauvages, réservés aux repas particuliers ou à quelques gastronomiques; des fromages que tu nous envoyais chercher à Mont-Laurier pour surprendre le palais de tes clients favoris, sans parler de ton jardin personnel d’herbes fraîches… Le terme «cuisine régionale» n’était pas encore à la mode alors, mais elle existait bel et bien pour toi. Les moments passés à La Sapinière avec toi ont orienté mon évolution. Travail soigné, méticuleux, volonté de toujours être l’instigateur d’une cuisine irréprochable, recherche incessante de nouveaux produits… voilà pour le partage de tes connaissances.
Nos voyages de jugements à travers le Québec nous ont permis de développer une amitié irremplaçable. C’est toujours avec une pointe de tendresse et de nostalgie que je me rappelle ces moments uniques partagés avec René Hibon, Jean-Marie, Pierre et nos épouses. Ton implication sociétaire est restée aussi primordiale dans ta carrière. Tu n’as ménagé ni ton temps, ni tes efforts afin d’apporter aides et conseils aux confrères, même outre-mer avec SACO. Tes recommandations nous sont précieuses, respectueuses et perspicaces.
Mais j’arrête ici car si je relatais tout ce qui me vient à l’esprit, tant d’anecdotes impayables (le japonais, entre autres…), j’écrirais tout un roman!
Cette haute distinction dans l'Ordre national du Québec, est amplement méritée. En toute amitié et admiration, un immense merci.
