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Éveil sensoriel au Sofitel

Dec 3, 2011

Le cours s’est continué en cuisine avec la préparation de mets spécifiques À droite, Andy Brasseur (Photo Debeur)



Par Thierry Debeur

Nous portions chacun des petits godets d’eau à nos lèvres et percevions différentes saveurs: amer, sucré, salé, aci­de. Les quatre saveurs de base. Andy Brasseur animait la formation du personnel de la res­tauration de l’Hôtel Sofitel de Montréal. Tout au long de différentes expériences de dégustation, elle amena le groupe à se découvrir et à prendre cons­cien­ce des seuils d’éveil sensoriels de chacun des participants. Puis, ce fut le tour des odeurs, des bruits et du tou­cher. Tous les sens étaient mis à contribution pour analyser les dif­férents échantillons de nourriture proposés. Par exemple, le bruit de la croûte du pain sous la pression des doigts, ou en­core, celui du liquide que l’on verse dans un verre, les différentes sensations au toucher d’un morceau de fromage à pâte demi-ferme, d’une gui­mau­ve, ou mieux, les subtiles odeurs de la mie de pain ou de sa croûte, odeurs totalement différentes ou encore  celle de yogourts aromatisés aux fruits. Une prise de conscience de tout ce qui fait la différence entre une banale ingestion d’aliments et une vraie dégustation. Se concentrer sur nos sens pour mieux apprécier ce que l’on mange mais aussi mieux comprendre nos réactions en rapport à l’alimentation.

La formation du personnel se fit en cinq séances de deux heu­res chacune, à la fin des­quelles nous avons recueilli de nom­­breux té­moi­gna­ges. Plu­sieurs ont compris qu’ils de­vaient prendre leur temps pour analyser les choses afin de prendre conscience, ce qui leur permet de mieux évaluer les quatre saveurs de ba­se et d’en ajuster les niveaux selon leur tempérament. Tandis que d’autres ont pris conscience des diffé­rentes étapes (regar­der, écouter, goûter, sentir) et font maintenant plus attention à la dégustation. Cer­tains ont aussi réalisé qu’ils mangeaient trop vite et ne prenaient pas le temps d’apprécier ce qu’ils mangent. Enfin, quel­­­­ques-uns ont découvert que ce cours d’é­­veil sensoriel leur a apporté une autre façon de percevoir la nourriture. Ce qu’ils ont appris leur permettra de mieux communiquer avec les cuisiniers ainsi qu’avec les clients et de mieux comprendre les attitudes de ceux-ci face à certains mets. L’usage du vocabulaire qui a été développé tout au long de ce cours a aussi permis de préciser les sensations. Mettre un ou plusieurs mots sur les sensations permet une meilleure communication. Jacques Pui­sais, le créateur de la méthode qui a été utilisée par Andy Brasseur, le dit lui-même: «Si l’on n’utilise pas les mots pour communiquer ce que l’on res­sent, on perdra notre lan­gue.»

Le personnel du restaurant Renoir (**** Debeur) de l’Hôtel Sofitel de Montréal est le premier, en Amérique du Nord, et le seul, actuellement, à avoir obtenu la certification en formation du goût selon la méthode de Jacques Puisais. Un avantage non seulement pour les employés du restaurant mais aussi pour le consommateur, car le personnel pourra mieux répondre aux questions de ces derniers. Toute entreprise qui travaille dans dans le secteur de l’alimentation devrait suivre l’exemple des employés et de la direction de Sofitel. En fait, les consommateurs devraient suivre également cette formation afin de mieux apprécier une part importante de leur existence: ce qu’ils mangent. Info.: Goût et Différence, Andy Brasseur. Tél.: 514-521-4283 et www.reveillezvotregout.com
Posté par : debeur
 
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