Vignoble de l'Orpailleur en pleine vendanges

Laure, Charles-Henri et Sarah de Coussergues du Vignoble de l'Orpailleur

En cette période de vendanges au Québec, nous avons été visiter le vignoble de L’Orpailleur à Dunham. Charles-Henri de Coussergues, originaire de l’Hérault, en France, nous dit y avoir planté les premières vignes en 1982.

Par Huguette Béraud et Thierry Debeur

Photos et vidéo: ©Debeur 2020

À l’origine, ils sont 4 mousquetaires copropriétaires à s’associer pour monter le domaine : Charles-Henri de Coussergues vigneron, Hervé Durand vigneron, Frank Furtado agent d’artistes du monde du spectacle et Pierre Rodrigue homme d’affaires gestionnaire. Les débuts sont difficiles pour les vignerons du Québec, il leur faudra gagner de nombreuses batailles pour faire reconnaître la présence des artisans du vin (permis, lieux de distribution-vente, nouvelles lois, etc.).

Aujourd’hui, Charles-Henri a le bonheur de recevoir parmi son équipe deux de ses filles, Laure gestionnaire des communications depuis un an, puis Sarah technicienne en viti-viniculture. Le plus merveilleux c’est que le trio s’entend très bien, les filles sont fières de travailler avec leur père et de participer à la montée de la vente des produits québécois. La succession est assurée.

Reportage vidéo avec entrevues du Vignoble de l'Orpailleur (©Debeur 2020)

Dans sa constante progression, le vignoble a récolté 150 médailles dans des concours. En 2020, L’Orpailleur blanc 2019 a remporté la double médaille d’or au All Canadian Wine Championships (ACWC) dans la catégorie White hybrid blends. Quant au Cabernet-Franc 2018, il a reçu une médaille de bronze. Il n’en reste plus, tout est vendu.

Le domaine compte 166 000 ceps de vigne, plus de 13 cépages différents, produisant environ 300 000 bouteilles par an de vin tranquille, effervescent, liquoreux et 2 vins mutés. Ils vendent même du vin de glace en France ! Le vin gris est un de leurs meilleurs vendeurs. La recette vient du grand-père de Charles-Henri. C’est un vin apéritif.

La culture s’approche du bio. Une parcelle placée sur une hauteur,  avec une vue panoramique sur les forêts, le sera bientôt. Les oiseaux insectivores, tels les hirondelles bicolores, les mésanges, les petits merles bleus, sont les bienvenus. Entre les rangs de vignes poussent des herbes fourragères, des herbacées, elles gardent l’humidité et attirent les insectes. Charles-Henri de Coussergues privilégie la phacélie au doux ton de bleu et rassembleuse d’abeilles. On sent dans ce vigneron le respect de la nature, le savoir-faire et un grand amour de son métier. Ses filles sont tout aussi intéressantes et dévouées que lui.

Le changement climatique est propice aux défis de culture. Les saisons sont plus longues, on gagne en luminosité, en chaleur, les raisins sont plus mûrs. La vigne a la peau dure, elle supporte la chaleur. Ce sont les conditions favorables pour élever des viniferas appelés aussi «cépages nobles» (vignes cultivées dans l’Ancien Monde, plantées de partout désormais). Parmi les viniferas plantés à L’Orpailleur, on y trouve du Cabernet franc, du Chardonnay, du Gewurztraminer, du Muscat de New York, du Riesling, etc. Ceux-ci permettent le monocépage (un seul cépage par bouteille, pas d'assemblage).

Nous avons visité tout le domaine, parcelles après parcelles, vu les grappes de raisin accrochées aux vignes, la douceur des feuilles, aux milles nuances de vert, éclairées par le soleil, regardé les cueilleurs, dont la plus grande majorité est québécoise, les chaudières pleines de grappes, puis la machine d’égrappage. Tout est bien organisé, la cadence de travail est bien étudiée, les horaires flexibles.