Biographie autorisée de Sœur Angèle

Marcel Broquet, éditeur, Rosette Pipar, éditrice, chargée des communications, Ginette Reno, Soeur Angèle, Concetta Voltolina, auteure et Isabelle Martiliani, traductrice

Selon Sœur Angèle, les gens vont découvrir dans ce livre ce qu'ils ne savent pas à son sujet. «Les Québécois vont savoir des choses qu'on ne dit pas sur les plateaux de télévision et dans les radios, mais qu'on peut dire par écrit.»

Sœur Angèle

Une femme de foi, une star incontestable de la cuisine

Par Concetta Voltolina, chez Marcel Broquet, 29,95$

Préface de Monseigneur Turcotte

Livre commenté par Huguette Béraud

J’ai lu cette biographie comme un roman, ne pouvant la laisser tant que je ne l’avais pas fini. Son écriture est agréable, elle nous dévoile peu à peu, la vie faite de courage, de détermination, de foi, de sacrifice de Sœur Angèle ou Angiola Rizzardo de son nom de baptême, bien que pour sa famille elle sera toujours Ginetta.

Son grand-père, le vieil Agostino, gentilhomme de campagne, fort comme un roc, s’est vu dépossédé de toutes ses terres par les Chemises noires, car il ne voulait pas rejoindre le mouvement fasciste. De chagrin, il meurt sur le coup d’une crise cardiaque. S’ensuivit pour la famille, de très longues périodes de privation, alourdie par la guerre et ses atrocités. Au milieu de ce marasme, son père et sa mère Angelo et Richetta élèvent dignement leurs 9 enfants, Angiola est la 7e (à partir du 7e enfant, son père devient soutien de famille et a des chances de ne pas partir à la guerre). Richetta, sa mère, se révèle dès le départ aimante, courageuse et d’une patience d’ange. Elle pressent dans Ginetta, un tempérament d’exception. Son sourire, sa bonne humeur, ses chants séduisent son entourage.

L’enfance de Ginetta se déroule dans ces moments pénibles coupés de quelques rares bonheurs d’enfant. Miraculée plusieurs fois, elle développera un amour inconditionnel pour la Madonna del Covolo qui la protègera toute sa vie. Tout le monde doit travailler ou se cacher pour arriver à survivre. Réfugié dans une petite chèvrerie de montagne avec sa famille, Angelo fera des miracles, il est doué pour la cuisine. Lait de chèvre, fromage, fruits et légumes sauvages, champignons, il invente des recettes. Les enfants sont heureux, ils courent dans les bois, servant à l’occasion de courroie de transmission pour les résistants.

Ginetta rêve de théâtre et de chant, elle a une belle voix. Elle chante souvent pour se donner du courage. C’est une enfant avec un bon caractère, toujours souriante. Un jour les Bramezza, propriétaires de l’auberge-café de Cavaso, lui proposent de travailler avec eux en dehors de ses heures d’école. « Tu prendras tes repas ici, tu auras ta chambre à toi, une journée de congé et un bon salaire, qui pourrait aider ta famille ». Le travail ne lui a jamais fait peur, mais il y en a vraiment beaucoup et en plus il faut qu’elle fasse ses devoirs scolaires. Malgré tout, avec l’aide du Seigneur, elle garde le sourire et sème la joie autour d’elle. Elle chante une fois par semaine quand elle va laver le linge au lavoir avec les lavandières.

Elle veut obtenir son brevet d’études, car les pères Cavanis organisent une visite à Venise pour  les diplômés. Cette excursion est une révélation pour elle, tout n’est que ravissement, émerveillement, la mer, la beauté des églises, la puissance de cette ville légendaire. Là au fond de la place, la basilique Saint-Marc, avec son patriarche qui dit la messe et les bénit, elle est au paradis.

La seconde partie du livre relate son arrivée au Québec, à 17 ans. Un pays qui deviendra le sien mais lui réservera à nouveau de bonnes et mauvaises surprises. Les épreuves sont nombreuses, les bonheurs aussi. Qu'à cela ne tienne, rien ne pourra l'arrêter. Tout naturellement, elle se dévoue à la cause des immigrants de toute race, culture et religion. Elle entre dans les ordres à la congrégation de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, à Montréal. C'est par hasard ou par la volonté de Dieu qu'elle se retrouve animatrice dans les émissions de cuisine à la télévision de Radio-Canada, sous le nom de Soeur Angèle. Débordante de vie, elle a tant à donner avec tant de spontanéité, de gentillesse, que tout le monde tombe en amour avec elle. Même les plus grands de ce monde lui réserve une place de choix.

Je ne vous en dit pas davantage, lisez le livre, dévorez-le avec tendresse ou curiosité, et donnez-nous votre opinion.

La biographie de Sœur Angèle est une traduction de Sapori e profumi di paradiso de l’auteur Concetta Voltolina, née en Italie, dans la même région que Sœur Angèle, émigrante comme elle.  D