Nouveau restaurant flottant
Luc Cartier et Nanette Workman à l'ouverture du restaurant Bota Bota (Photo courtoisie)
À bord du Bota Bota spa-sur-l’eau
Par Huguette Béraud
L’invitation disait angle des rues McGill et de la Commune Ouest. Puis pour répondre à ma demande d’adresse, 358, de la Commune Ouest. C’est 17h, il fait presque nuit, je suis perdue. Au 357 c’est le Club 357, en face c’est le port, il n’y a pas de restaurant sur l’eau. Je retourne à l’angle des rues, me dirige vers l’eau, et tombe sur un passant promenant son chien. Oui, il connaît: je dois enjamber le canal par la passerelle, aller tout droit, tourner à gauche et aller jusqu’au bout aux lumières bleues. Il est là le bateau-édifice, il abrite Bota Bota Spa-sur- l’eau. Un décor moderne mais invitant, fait de métal, de bois, de filins, d’escaliers extérieurs, de pontons, je pénètre dans une atmosphère zen accueillante et paisible.
Photo ci-contre: Chef Éric Gonzalez (Photo courtoisie)
Les artistes invités sont déjà sur place, mes yeux croisent ceux de Nanette Workman, parmi d’autres. Au départ, le chef Éric Gonzalez, chef exécutif de l’Auberge Saint-Gabriel (
Debeur), qui dirige aussi leur service traiteur Auberge sur la route, fournissait le comptoir gourmand du Bota Bota spa-sur-l'eau. Celui-ci connaîssant le succès, les propriétaires décident de l’agrandir pour le transformer en restaurant. Aujourd'hui le chef Éric signe la carte du restaurant flottant. La cuisine est petite, comme sur un voilier, elle ne permet pas les grands plats cuisinés. L’imagination d’Éric et son talent font que les bouchées servies sont succulentes. Cela se cantonne pour le moment à des canapés, des salades, des tartines bien garnies et des desserts sublimes. La vue est magnifique, époustouflante. La salle toute vitrée s’ouvre sur une terrasse ponton habitée par un sauna et une salle de repos transparente. La vue sur le port, sur la vieille ville éclairée dans la nuit, sur l’eau sombre où miroitent les lumières, est magique. On s’imagine l’hiver bien au chaud, entouré de neige ou en été bien au frais prenant l’apéritif sur un transat au soleil. Hum, le rêve!
Nous avons goûté la carte du soir en bouchées. TH soir 55$, le midi de 29$ à 38$. Pan-bagnat au thon, olives, tomates, herbes et anchoïade (montage comme un hamburger); Rillettes de lapin, fine gelée aux pruneaux (un régal), d’autres en salade, céleri et noix; Maquereau façon pomme à l’huile, mousse, salicorne et aromates; Salade de betteraves cuites et crues servie comme un chèvre chaud, vinaigrette mûres-porto; Sur un sablé aux amandes, légumes du moment dont certains oubliés, jus de betterave à l’huile de colza; suivis par deux mets de qualité aux accords élégants Tartine gourmande comme un jambon beurre et surtout Tartine aux légumes, caviar d’aubergine, courgette en salade, purée d’olive, tomates et romaine (délicieux). Le coup de grâce arrive sous la forme de deux desserts décadents « Or noir » crémeux chocolat, crumble chocolat, fleur de sel, mousseux banane-passion et Tarte aux pacanes façon linzer, crémeux caramel, pacanes sucrées salées. Des petits monuments de douceurs gourmandes.
Photo ci-dessus à gauche: Sur un sablé aux amandes, les légumes du moment dont certains oubliés, jus de betterave à l’huile de colza (Photo courtoisie)
Photo de droite: Tartine de légumes, caviar d’aubergines, courgettes en salade, olives, tomates et romaine, et à droite, dans le flou, Tartine gourmande comme un jambon-beurre (Photo courtoisie)
Éric Gonzalez mériterait une meilleure installation, une vraie cuisine de façon à pouvoir donner la mesure de son talent, dans ce resto sur l’eau au grand potentiel. C’est un chef passionné, créatif, amoureux de détails savoureux, tout en finesse et en élégance. Un véritable moment de bonheur, mais il lui faut surveiller de près ses exécutants qui ont parfois des manques dans la générosité des assaisonnements. Une petite liberté et on peut passer à côté, sauf si Éric tient la barre.
http://botabota.ca/spa-restaurant-vieux-port-de-montreal/ D
