AOC vins de Cassis, 78 ans!

Vue panoramique du vignoble Cassiden. L'on peut voir sur la gauche le village de Cassis

Une appellation vinicole provençale qui célèbre aujourd'hui ses 78 ans d'appellation contrôlée

Par Thierry Debeur et Huguette Béraud

Le 15 mai 1936, les vins de Cassis, un village situé au bord de la Méditerranée, à 20km à l'est de Marseille, recevaient le décret d'appellation origine contrôlée (aoc). Cette aoc est l'une des trois premières à avoir été donnée en France, la deuxième en fait. 78 ans plus tard, les vignerons de Cassis fêtent la qualité de leurs vins qui ont la particularité d'être produits principalement en blanc. Des vins bio pour la plupart.

Ils sont onze vignerons pour douze propriétés, car l'un d'eux, Le Domaine du Paternel, s'occupe également du Domaine Couronne de Charlemagne. Plus de 70% sont vinifiés en vins blancs. «C'est une particularité qu'il faut protéger, explique Olivier Santini, président du Syndicat des Vignerons de Cassis. La Provence produit surtout du vin rosé et même du rouge comme à Bandol. Nous avons la chance d'avoir un terroir et un climat qui se prête bien aux blancs. Autant en profiter.»

Photo de droite: Olivier Santini, président du Syndicat des Vignerons de Cassis

Les cépages blancs utilisés ont des noms qui chantent à l'oreille comme clairette, bouboulenc, marsanne, ugni blanc... et le sauvignon, ce cépage «universel» qui serait, quant à lui, autorisé dans l'appellation depuis le décret de 1936. Les vins blancs de Cassis sont donc tous des «blanc de blancs».

Pressés par la demande des restaurateurs et des consommateurs, nombreux sont ceux qui produisent malgré tout du rosé (20 à 25%) et un peu de rouge (moins de 5%), qu'ils réussissent très bien. Néanmoins, nous avons particulièrement aimé les vins blancs aux caractéristiques minérales et florales avec des notes d'agrumes, de miel et d'amande, auxquelles s'ajoutent la fraîcheur, la longueur, le gras, la générosité et l'équilibre. Des vins racés et élégants.

Dégustation

Nous avons eu l'opportunité de déguster neuf des douze domaines. Parmi ceux-ci, nous avons visité Le Domaine du Paternel dirigé par Olivier Santini qui produit des vins vifs, fruités et frais avec un coup de coeur pour la Cuvée Sara, très florale avec une belle matière. Le Clos Sainte Magdeleine, celui des douze qui est situé le plus près de la mer, avec ses vins longs, amples et généreux dont le Blanc de blancs est en vente à la SAQ +12206129 [Lire l'article]. Le Clos d'Albizzi, dont l'ancêtre, cousin de Frescobaldi, fut expulsé d'Italie par les Médicis, dont la Cuvée traditionnelle Blanc de blancs, également en vente à la SAQ +12123809, au nez d'agrumes et de fleurs, offre une très belle matière, de la mâche, de la longueur et de l'équilibre. «C'est une des caractéristiques de chez nous, explique François Dumon, le propriétaire, ce sont des vins de bouche.» Nous avons aussi adoré sa Cuvée Altaïs, superbe! Puis Le Château de Fontblanche, qui venait tout juste d'inaugurer sa magnifique salle de dégustation dont la grande baie vitrée panoramique s'ouvre sur les champs de vignes. Nicolas Bontoux fait des vins pour le plaisir et surtout pour se faire plaisir. Outre sa Cuvée des lumières aux belles expressions du terroir, il aimerait produire un peu de muscat et de vendange tardive aussi. Un jour peut-être... Et enfin, nous avons aussi visité Le Domaine du Bagnol, dirigé par Jean-Louis Geno, un passionné, un vrai, fait de simplicité et de gentillesse, qui veut toujours faire mieux. Son Blanc de blancs, léger, frais et minéral devient moelleux et très long en bouche avec des notes de tilleul, de miel et d'épices.

Ce premier article sur Cassis, sa gastronomie et ses vins sera développé plus tard. Il comportera plus d'information sur les vignobles, sur les attraits touristiques ainsi que quelques bonnes adresses de restaurants. Le tout sera publié dans la section «tourisme» du Debeur 2015 (30e édition), le guide gourmand des Québécois, distribué en librairie début décembre 2014.  D