Delbuguet Micheline
Titre: chef propriétaire
Telephone: 514-934-0473
Site Internet:
Établissement: Chez La Mère Michel *****
Micheline Delbuguet
Personalité de l'année Debeur 2012
Micheline Delbuguet a quitté ses fourneaux pour toujours. Son restaurant était une vénérable institution de la rue Guy à Montréal, il s'appelait La Mère Michel ( Debeur). Originaire du Lavandou en France, elle s’installe, en 1964, dans une magnifique maison de style victorien, au charme et au décor d’antan. Bien avant Expo 67, qui marque la grande ouverture sur le monde des goûts culinaires des Québécois, Micheline Delbuguet introduit dans son menu les parfums de la cuisine provençale, des plats où les herbes et l’ail sont mis en honneur. «Les goûts surprenaient les clients et leur plaisaient en même temps», soulignait-elle.
Une femme chef propriétaire, c’était plutôt rare à l’époque. «Mais je ne me rendais pas vraiment compte de ça, précisait-elle. Je travaillais beaucoup et j’étais contente de voir les résultats. La clientèle appréciait ma cuisine.» Micheline Delbuguet servait, et sert toujours, les bons plats que les fidèles clients retrouvent avec bonheur, entre autres, le médaillon de bœuf à la provençale avec ratatouille, le coq au vin, le lapin archiduc au vin blanc et à la crème, les rognons, l’omble de l’Arctique, les soufflés au Grand Marnier ou au chocolat, etc. Si, au fil du temps, le menu a évolué, avec l’ajout de légumes biologiques par exemple, les classiques qui ont fait la réputation de La Mère Michel demeuraient. À 82 ans, Micheline Delbuguet avait quelque peu délaissé ses fourneaux. Mais elle continuait d’être au restaurant du matin au soir et de voir à tout. Elle avait la chance d’habiter au-dessus. Et elle aimait toujours autant son métier et sa clientèle. «J’ai eu des clients en or, ouverts à essayer et à goûter de nouveaux plats, disait-elle. Aussi, c’était un plaisir d’expérimenter avec eux.» Elle ne manquait pas de souligner combien c’était touchant pour elle de revoir une clientèle d’autrefois revenir pour se remémorer de bons souvenirs. À la fois fière et modeste, elle se disait heureuse d’avoir un peu contribué à l’évolution de la cuisine au Québec. Et même s’il fallait admettre que le métier et les temps étaient difficiles, elle restait optimiste pour le futur, ravie de voir de beaux talents sortir des écoles d’hôtellerie. «Il y a plein de choses intéressantes dans la cuisine d’aujourd’hui, qui nous viennent très souvent de cultures étrangères à nous, et c’est un apport inestimable.» Micheline Delbuguet, grande dame de la cuisine d’ici. Titre plus que mérité s’il en est. (Texte de Françoise Pitt) D