Arrêtons de bouder le boudin ! C’est un mets des plus appréciés

Florence Junca-Adenot, présidente de l'Association québécoise du Goûte-Boudin de Boucherville entourée de ses chevaliers, de Jean Martel, maire de Boucherville, de Jean-Pierre Lemasson ainsi que tous les récipiendaires 2019 des médailles les Délys d’or, d'argent et de bronze (Photo ©2019 Debeur)
Merci à l’Association québécoise du Goûte-Boudin de Boucherville de le ressusciter
Par Huguette Béraud
Photos et vidéo (à la fin de l'article): ©2019 debeur.com magazine

Le 19 octobre 2019 avait lieu la 2e édition du concours du Meilleur boudin québécois au centre multifonctionnel à Boucherville, organisé par l’Association québécoise du goûte-boudin de Boucherville, Florence Junca-Adenot, sa présidente, Jean-Pierre Lemasson, ardent défenseur de la gastronomie et d’une bonne vingtaine de bénévoles qui se sont dépensés sans compter.
Quelle idée magnifique!
Le boudin noir est un mets des plus abordables et des plus goûteux qui faisait les délices de la France profonde et de la Nouvelle-France. Pas question, à l’époque, de gaspiller une seule partie du cochon et de faire ripaille. Fabriqué à l’époque gallo-romaine avec du sang de sanglier et de porc, il se répandit plus tard dans toute la France. On dit que le boudin garnissait les tables des rois de France; on sait qu’il régala le Tsar Pierre Le Grand en visite à Versailles. Puis, il traversa les frontières vers l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande.
J’ai découvert ce mets chez mes beaux-parents, des Belges gourmands. Il était préparé poêlé, avec des pommes de terre sautées dans du gras de canard, accompagné de morceaux de pommes fruits fondantes cuites dans le sucre. « Un véritable festin ».
Populaire autrefois, on dirait que ce mets est boudé depuis quelques années. Et pour cause ! Oh, il y en a encore en vente dans les rayons des épiceries de grandes surfaces, mais il sans consistance, sans saveur et enveloppé dans une gaine de plastique qui nécessite un bon couteau dentelé pour en venir à bout. Déplorable !
Le concours du meilleur boudin québécois
Le concours se divise en deux catégories : Le classique qui doit comporter 1/3 de sang de porc, 1/3 d’oignons, 1/3 de gras et de 5% à l’avenant d’épices, d’aromates, et le créatif qui a l’obligation de contenir 35% de porc, le reste étant laissé à l’imagination de l’artisan.
19 artisans et restaurateurs ont participé à ce concours réalisant 38 échantillons de boudin cuisinés, qui ont été dégustés à l’aveugle par deux jurys, l’un, composé d’amateurs de bonne chère, l’autre, de professionnels de métiers de bouche. Il leur sera remis des Délys d’or, d’argent et de bronze le 22 novembre.
Dévoilement des gagnants
Le 22 novembre, au centre multifonctionnel de Boucherville, l’AQGBB a tenu le banquet révélant au public l’identité des 6 gagnants de Délys (prix), lors d’un repas gastronomique où le boudin était roi, ainsi que l’adoubement de deux nouveaux chevaliers de l’ordre du goûte-boudin.
Délys d’or
Catégorie classique: Bistro Les Affamés, Montréal - www.lesaffames.ca
Catégorie créatif: Les Fermes PB, Marieville – www.fermespb.com
Délys d’argent
Catégorie classique: restaurant Le Pied Bleu, Québec – www.piedbleu.com
Catégorie créatif: Le Comptoir espace gourmand, Boucherville
Délys de bronze
Catégorie classique: charcuterie Aux 3 P’tits Cochons Verts, Terrebonne – www.3petitschconsverts.com
Catégorie créatif: Charcuterie Stefan Frick, Lacolle – www.charcuteriefrick.com
Le banquet et son menu
Le banquet, la remise des Délys et les adoubements se sont déroulés dans la plus grande des convivialités et l’esprit de partage.
Le menu a été réalisé par le traiteur Alain Leblanc avec le boudin de deux gagnants Les Fermes PB pour l’entrée et le Bistro Les Affamés pour le plat principal.
Entrée
Le loup de mer (poisson) rôti avec son boudin imaginatif poêlé, vinaigrette basilic, oignons rouges et chips de pomme.
Le boudin en croûte présentait de beaux arômes et se mariait à la perfection avec le poisson finement cuit. Un plat fin et élégant.
Plat principal
Boudin classique, betteraves jaunes au poivre vert, cornichons d’oignon rouge, mousseline de pommes de terre.
Un plat excellent d’harmonie à part les haricots verts primeurs un peu trop « al dente », suaves tronçons de boudin plantés sur une légère mousseline, beaucoup de flaveurs, beaucoup de saveur. Une belle réussite.
Des retrouvailles émues avec ce mets du terroir, bien enraciné dans nos papilles, réjouissant par sa richesse tranquille, qui mérite d’être remis à l’honneur de nos tables.
On pourra enfin acheter ou savourer du vrai, du bon boudin, aux adresses des gagnants.
Citons que l’Association du Goûte-Boudin de Boucherville valorise un mets de tradition, mais aussi d’innovation, organise le Concours annuel du meilleur boudin québécois, promeut l’expertise des artisans du boudin d’ici, réunit dans le partage et la convivialité, tous les amateurs de boudin, cousine avec la Confrérie du Goûte-Boudin de Mortagne-au-Perche (France) qui a adoubé 29 chevaliers au Québec depuis1980, et dont la ville est jumelée à Boucherville.
Reportage vidéo ©2019 debeur.com magazine