Nosteak

Par Aymeric Caron, chez Fayard

Après cinq pages, j’ai refermé ce livre, pensant que j’avais affaire à un ouvrage de propagande végétarienne. En plus, si l’auteur arrivait à me convaincre de ne plus manger de viande, cela me priverait d’un plaisir auquel je tiens.

Quelques jours passèrent, puis, je repris le livre bien décidé à confronter toute tentative d’endoctrinement de l’auteur. J’avais malgré tout un préjugé défavorable concernant Aymeric Caron, journaliste et chroniqueur à l’émission On n’est pas couché de Laurent Ruquier, que je trouvais souvent de mauvaise foi car, il s’emballait un peu trop vite, lorsqu’il n’était pas d’accord avec un invité, sans lui laisser la possibilité de s’exprimer convenablement.

En fait, à part quelques arguments qui frisaient le parti pris, j’ai trouvé ce livre bien documenté, fort bien écrit et le ton de l’auteur en général objectif. J’ai donc lu cet ouvrage, de la première à la dernière ligne, en y apprenant beaucoup de choses qui portent à réflexion.

Même si je n’ai pas perdu le goût d’un bon steak, je conviens que nous mangeons beaucoup trop de viande. Une ou deux fois maximum par semaine devrait suffire à nos besoins et répondre à nos désirs. Je considère que nous sommes, et avons toujours été, des carnassiers dont nous conservons encore quatre dents que l’on appelle des canines et qui servent à déchirer les chairs. Caron avance que «bientôt nous ne mangerons plus de viande», notamment parce que l’homme détruit. De toute façon, l’homme détruit que ce soit la vie animale ou la vie végétale. Mais s’il arrête de manger de la viande, ne risquons-nous pas alors d’être envahis par une surpopulation animale non humaine? Comme c’est le cas pour les phoques, qui, suite à l’action de Brigitte Bardot, sont en surpopulation et dévorent les cabillauds sans retenue.

Oui, les animaux destinés à notre alimentation ne doivent pas être considérés comme des «machines» et doivent être traités de façon décente!

Et, je suis tout à fait d’accord avec Caron lorsqu’il écrit : «nous gérons notre alimentation, et l’économie de l’alimentation, en dépit du bon sens et pour le plus grand profit des industriels». «Le rêve altruiste de nourrir l’humanité entière n’est qu’un argument commercial, avancé de temps à autre, pour mieux faire passer la pilule». Effectivement.

Je recommande vivement la lecture de cet ouvrage, pour une conduite plus responsable face à la consommation de la viande. Et il est certain que vous ne verrez plus ensuite votre steack de la même façon!

Thierry Debeur  D