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L'incohérence du recyclage ménager!

Sep 23, 2013

 

 

Je suis le premier à vouloir bien faire mon devoir civique et à favoriser un environnement vert, mais il ne faut pas se moquer du monde. Il y a des limites!

 

Opinion de Thierry Debeur

 

J'accourrais les bras chargés d'un carton plein de papier vers le camion de recyclage bihebdomadaire qui arrivait devant chez moi. Quelques minutes auparavant, j'avais apporté un autre carton identique et l'avait posé à côté du bac à recyclage.

 

- Vous ne pouvez pas mettre de carton à côté du bac, me lance l'opérateur du camion. Si vous avez des cartons en plus, appelez la ville qui vous dira où les apporter.

 

Sur ce, il remonte dans son camion et démarre au moment même où je jetais moi-même dans la benne, le carton que je tenais dans les bras. Bien sûr, le monstre a failli me rouler sur les pieds et le déplacement d'air a fait s'envoler un paquet de feuilles sur la rue.

 

Je me trouvais là, planté au milieu de la rue, entouré des papiers qui jonchaient le sol. Je ramassais donc les papiers et allait les mettre, avec la deuxième boîte de papiers, dans le bac de mon voisin d'en face, qui n'avait pas encore été vidé.

 

J'avoue que je ne comprends pas. J'offre gratuitement une matière recyclable de qualité et ces gens du recyclage font la fine bouche. Mieux, ma ville les paye pour ramasser cette matière première qu'ils revendent à des recycleurs. En fait on ne devrait même pas les payer. En revanche, ce sont eux qui devraient reverser une redevance à la ville pour avoir le droit de ramasser nos matières recyclables.

 

Autrefois, le chiffonnier et le ferrailleur passaient dans les rues ramasser ce genre de matière, et c'était gratuit pour nous. Il n'y a pas si longtemps, je changeais ma cuisinière électrique et plaçait la vieille sur le bord de la rue. En moins d'une heure, un homme est passé avec son 4x4 et m'a demandé si je voulais la jeter. Ce que je lui confirmais. Il m'a alors demandé l'autorisation de la ramasser, ce que j'acceptais. J'eu alors droit à de larges remerciements et en moins de dix minutes l'homme avait décarcassé sommairement la cuisinière et l'emportait sur son camion.

 

On est loin du «vous ne pouvez pas mettre de carton à côté du bac, appelez la ville qui vous dira où les apporter.» De qui se moque-t-on? N'est-ce pas un peu le monde à l'envers? Savez-vous que les imprimeurs reçoivent 50$ la tonne de papier à recycler (les rognures et autres déchets de papier). Ces imprimeurs n'ont même pas à les porter à un quelconque endroit, que nenni, on leur donne gratuitement un bac en carton cylindrique et on vient régulièrement en prendre livraison sur place à l'imprimerie.

 

Et que l'on ne vienne pas me dire que le recyclage coûte cher, c'est absolument faux! Surtout en ce qui concerne le carton, les papiers, le verre, le métal et le plastique qui composent près de 90% du recyclage ménager. Il n'est qu'à voir certaines entreprises de ramassages qui ont pu s'offrir une chaîne de télévision ainsi qu'un hôtel boutique des plus luxueux au Québec. Le recyclage cela rapporte surtout lorsqu'on reçoit des deux côtés: la matière première que nous mettons sur la rue et nos taxes pour la ramasser, le beurre et l'argent du beurre en quelque sorte. De plus, et cela est intolérable, il est recyclé moins de 20% des produits patiemment récoltés par le consommateur.

 

Il faudrait peut-être revoir cette façon de faire incohérente qui n'est absolument pas à l'avantage du citoyen contribuable. Parce que si l'on ne fait rien pour arrêter cette injustice, je vous assure que bientôt, je mettrai mon surplus de recyclage dans les ordures ménagères régulières. Je suis le premier à vouloir bien faire mon devoir civique et à favoriser un environnement vert, mais il ne faut pas se moquer du monde. Il y a des limites!  D

 

 

Posté par : debeur
 
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