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Des chroniqueurs en vins payés par la Société des alcools du Québec (SAQ)

Sep 27, 2013

 

 

Une situation tout à fait intolérable et contraire à l’éthique de la presse

 

Lire l’article d’opinion de Thierry Debeur en bas de page

 

Lu dans les médias:

(extraits d'articles)

 

«La société d'État qui a le monopole de la vente de vin au Québec, fournit et paie des chroniqueurs vin aux médias.»

Vin Québec - Marc André Gagnon - 17 juillet 2013

Je lis un article du journal régional Le Trait d'Union qui annonce une nouvelle chroniqueuse vin pour cet hebdomadaire de la région de Terrebonne. Une nouvelle collègue? Dans l'article intitulé «Les passionnés de vins seront servis», on dit que la dame «est sommelière de profession et Expert en produit SAQ depuis plus de 10 ans.» Une employée de la SAQ qui fera les chroniques vin pour le journal!

[Lire l’article complet]

 

 

Information ou promotion?

Huffingtonpost - Yves Mailloux - Blogueur, passionné du vin - 25/09/2013 15:58

Ils seraient 15 ou 16 employés rémunérés par la SAQ (et dont les textes sont vérifiés par un comité de relecture) à livrer ainsi régulièrement au grand public leurs diverses recommandations comme si ceux-ci agissaient en toute liberté, tel un chroniqueur indépendant le ferait. On dit qu'ils sont identifiés comme employés de la société d'État mais certains sont parfois présentés dans les médias avec seulement leur titre de sommelier, semant alors la confusion parmi le public. Curieux mélange des genres. Comme le souligne M. Gagnon de www.vinquebec.com, leurs propos sont aussi parfois retranscrits sur les sites des producteurs et des agences de vin. Est-ce qu'il y a une Agence de presse SAQ?

[Lire l’article au complet]

 

 

Ce que vous venez de lire, comme moi, n'est pas acceptable!

 

Article d’opinion de Thierry Debeur

27-09-2013 16:55

 

Je suis d’accord avec ce qui a été dit plus haut, dans les extraits d'articles. On ne peut pas être des deux côtés de la barrière en même temps. On est soit journaliste soit rédacteur promotionnel ou publicitaire. C’est un peu comme le Cellier qui était un magazine d’entreprise (la SAQ), mais présenté comme un organe de presse indépendant auprès du consommateur. C’est cette confusion de genre qui est également intolérable.

 

L’argent ne justifie pas tous les moyens et cette façon de faire, qui n’est pas seulement du fait de la SAQ mais également de certains médias, n’est pas acceptable non plus. Combien de magazines et d’hebdomadaires reçoivent des articles rédigés par ceux-là même qui sont concernés et qui sont ainsi en conflit d’intérêts. Que ce soit inacceptable de certains médias l’est encore moins d’un organisme gouvernemental qui a bien d’autres moyens pour faire vendre ses produits que ceux réservés à la presse.

 

La SAQ a bien compris que les consommateurs feront plus confiance à une suggestion d’un chroniqueur qu’à celle d’un vendeur, fût-il un conseiller SAQ. Ils savent aussi que le public ne connaît pas bien les notions de conflit d’intérêts et que même si le chroniqueur mentionne clairement qu’il travaille pour la SAQ, le lecteur ne verra probablement là aucune différence avec un chroniqueur indépendant.

 

Rejointe au téléphone, Linda Bouchard, responsable communications et presse SAQ, ne semble pas voir là un réel conflit d’intérêts et explique que ce n’est pas la SAQ qui propose des chroniqueurs, mais bien les médias eux-mêmes, et ce, principalement en région. De plus, ces chroniqueurs sont clairement identifiés comme employés de la SAQ, incluant même son logo et que cette dernière contrôle le contenu des articles. «C’est un peu le prolongement des actions commerciales de la SAQ», explique-t-elle. Si c’est le cas, ne faudrait-il pas que la mention «publi-reportage» figure sur l’article?

 

Je pense qu’il est nécessaire que le gouvernement intervienne auprès de la SAQ pour faire cesser cette pratique, ceci au nom de l’éthique, du respect de la presse et du public et, bien sûr, de la démocratie.  D

 

 

Posté par : debeur
 
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