YULRHUMFEST, le RHUM à son meilleur
Comme un vin de qualité, le Festival de Rhum de Montréal vieillit très bien, montrant une évolution remarquable.
Par Jean-François Mongeau et Benoit Larocque, amateurs de goût.
Photos par les auteurs
Cette année, le festival a retrouvé ses quartiers dans l’espace l’Éloi, situé dans le Mile-End, un lieu surprenant avec plusieurs ambiances. Au programme, une salle pour dégustation, un espace pour les « Masterclass », un petit casse-croute antillais, un lounge pour écouter la musique latine et même une belle terrasse animée pour festoyer et prendre un petit gouté.
Nous tenons à féliciter les organisateurs pour avoir réussi à présenter une gamme exceptionnelle de rhums, allant du rhum blanc facile d’accès pour créer votre Piña colada jusqu’au rhum de qualité supérieure pour les connaisseurs exigeants. Chaque producteur nous a fait découvrir ses produits et cette année, plusieurs nous font remarquer que certains de leur rhum ont été vieillis en tonneau de whisky, bourbon, cognac, porto ou autre, ce qui a donné naissance à des mélanges de saveurs fascinants et gouteux. Lors d’une « Masterclass » particulièrement instructive, on nous expliqué que les Anglais utilisaient les tonneaux ayant servis à livrer des épices pour les mettre l’alcool reçu, expliquant ainsi l'origine la création du rhum épicé. Aussi, il était courant à l'époque que différents commerçants mélangent différents rhums, à la manière des assemblages de vins. Cette diversité d’assemblage, de méthodes de production et d'ingrédients de base tels que la mélasse et la canne à sucre confère à cette industrie une richesse de choix pour tous les palais.
Par la bande, nous avons entendu parler du « rhum bandé »... Il s’agit de rhum dans lequel du bois est infusé. On raconte qu’un tel rhum donne de belles vertus aux hommes, les mêmes qu’une certaine pilule bleue.
Une autre « Masterclass » présentée par Myriam, une sympathique nouvelle entrepreneure, nous a expliqué et fait goûter aux produits de sa marque « Kremas ». Elle confectionne d’excellentes liqueurs crémeuses à base de rhum, disponibles dans une variété de saveurs comme le chocolat, le café, le caramel, le classique et autres. Certaines saveurs sont en développement, mais avant de les commercialiser, elle fait ses devoirs et met à contribution ses proches, qui agissent alors de cobayes. Pour élaborer ses créations, elle puise dans les précieux conseils de sa grand-mère, âgée de près de 100 ans. Elle est aussi à l’écoute de ses enfants qui lui donnent des idées de nouvelles saveurs et franchement, le résultat en vaut la peine. Espérons d’avoir l’opportunité de voir ses produits sur les tablettes de la SAQ bientôt! En attendant, vous pouvez la rejoindre au courriel [email protected]
Parmi les rhums que nous avons particulièrement appréciés, citons le traditionnel Havana blanc 3 ans (SAQ +12275124 - 27,90$), produit à Cuba. Il s’agit d’un rhum honnête, idéal pour les cocktails et suffisamment raffiné pour être apprécié sec ou sur glace en après-midi. Nous avons également été séduits par Equiano (SAQ +14970876 - 87,25$), un rhum ambré de l’ile Maurice parfaitement équilibré, doux, aux notes de noisette, de vanille et de caramel, un rhum à savourer en toute occasion. Il est intéressant de noter que l'initiateur de cette marque était un esclave qui a racheté sa liberté, faisant de ce rhum un symbole d'union entre l'Afrique et les Caraïbes. Nous aimerions enfin souligner la présence de la distillerie montréalaise Rosemont, qui a marqué l’événement avec une très belle variété de rhum.
Cette édition nous a offert un beau mélange de producteurs locaux et internationaux en plus de marques établies et émergentes. Nous attendons donc avec impatience la prochaine édition de ce festival festif, une sortie de grande qualité à un prix tout à fait raisonnable.
